Inflation : le retour ?
L’inflation se manifeste par une augmentation générale et durable des prix. Les marchés financiers s’interrogent et s’inquiètent sur le sujet. Redoutée en raison de la baisse du pouvoir d’achat qu’elle peut entraîner, l’inflation est cependant le plus souvent accompagnée d’une hausse des salaires. Elle devient préjudiciable lorsqu’elle n’est pas anticipée et que son taux est élevé. Actuellement 2 théories s’opposent : celle d’une inflation transitoire ou celle d’une inflation durable.
Elle semble faire son grand retour en ce milieu d’année 2021 dans de très nombreuses zones : Etats-Unis, toute l’Union Européenne mais aussi la Chine. Les prix à la consommation ont augmenté de 1,9 % sur un an en août en France, et de 3 % dans la zone euro.
Or la hausse actuelle ne concerne pas tous les prix et pourrait n’être que transitoire. Il y a de grandes différences entre les prix de l’énergie, qui ont augmenté de +12,7 % sur un an en août, ou encore du tabac (+5,1 %) ; et celle des services, quasi stables à +0,7 % sur un an. Entre les deux, on trouve les produits manufacturés (+1,1 %) et les prix de l’alimentation (+1,3 %).
Les raisons de cette hausse sont à chercher de deux côtés :
- l’augmentation de la demande et la faiblesse de l’offre : trop de demandes pour pas assez de biens, avec l’épidémie de Covid-19, les particuliers ont massivement épargné, faisant grossir le stock de liquidité des ménages, quand les entreprises, elles, n’ont pas ou moins produit du fait des confinements successifs qui a suspendu leur activité et/ou celle de leurs fournisseurs ;
- l’augmentation des coûts : lorsque les coûts de production augmentent, les entreprises doivent augmenter le prix pour conserver une marge et réaliser des bénéfices, l’arrêt de l’économie due à l’épidémie de Covid-19 a provoqué une pénurie de composants entrant dans la fabrication de divers biens comme les semi-conducteurs par exemple, dont le manque flagrant impacte aussi bien la téléphonie que l’informatique ou le secteur automobile.
Certains estiment que l’on traverse en fait une sortie de crise classique, comme en 2010 et 2011 où l’inflation avait grimpé à 4 % aux Etats-Unis et 3 % en Europe avant de retomber en 2012.
Est-ce le début d’un nouveau monde, après plus de dix ans de faible inflation ?
Si c’est le cas, en période d’inflation, pour ne pas voir son pouvoir d’achat diminuer, il est crucial d’investir dans un placement dont le rendement est supérieur au taux d’inflation. Avec un taux d’inflation actuel de 2 %, la plupart des placements à capital garanti (livrets bancaires, livret A, LDDS, LEP, compte à terme) sont donc à éviter. Il conviendra donc de n’utiliser ces enveloppes que pour financer ses projets de court terme et conserver son épargne de précaution.
Le fonds euros de l’assurance-vie est également à éviter en période d’inflation.
Enfin, les obligations à taux fixes dont le taux est inférieur à l’inflation vous feront aussi perdre de l’argent.
Par contre les placements à privilégier en cas d’inflation seront l’or (valeur refuge traditionnellement utilisée comme rempart contre l’inflation, son cours tend à s’apprécier aussi vite, voire bien plus vite que l’augmentation des prix), l’immobilier (les prix auront tendance à grimper en période d’inflation, les loyers sont indexés à l’inflation), les matières premières (à la base de la fabrication des biens) peuvent aussi être un moyen efficace de se prémunir de l’inflation et les actions de certaines sociétés (capacité d’ajuster rapidement leurs prix).
Mais le vrai danger inflationniste à venir ne provient-il pas de la transition énergétique ?
Nous suivrons de près pour vous toutes ces évolutions.