Les animaux de la finance
Avez-vous entendu parler de la dernière licorne, des cygnes noirs ou encore du bear market ?
Le monde de la finance n’hésite pas à s’approprier des noms d’animaux, parfois imaginaires, pour aborder l’actualité économique et financière. En voici quelques exemples.
La théorie du cygne noir (black swan), développée par le statisticien et essayiste Nassim Taleb en 2007 est une théorie selon laquelle le cygne noir est un événement imprévisible qui a une faible probabilité de se dérouler mais qui, s’il se réalise, entraîne des conséquences d’une portée considérable et exceptionnelle (création d’internet, crise financière de 2008 …). Cette théorie fait référence à la découverte d’un cygne noir en Australie, au XVIIIe siècle. Un évènement extraordinaire pour les Européens car, jusqu’alors, les cygnes étaient supposés être tous blancs. Cette histoire montre qu’il est préférable d’envisager un certain nombre de possibilités plutôt que d’être attaché à une seule vision des choses.
Le rhinocéros gris a fait son entrée en 2016 métaphore crée par l’analyste politique américaine Michele Wucker spécialisée dans l’anticipation des crises. Un rhinocéros gris peut être défini comme un risque bien connu et à évolution lente qui peut provoquer ou amplifier des crises financières ou autres s’il est ignoré suffisamment longtemps. L’inflation, le changement climatique peuvent devenir des rhinocéros gris si nous n’agissons pas de manière décisive pour les ralentir.
Le taureau de Wall Street fait partie des monuments les plus populaires de New-York. Un marché haussier pendant une période prolongée sera surnommé un bull market parce que le taureau charge en donnant des coups de cornes du bas vers le haut. A l’inverse le bear market symbolisé par un ours traduira un marché baissier car lorsque ce mammifère attaque, il donne des coups du haut vers le bas, à l’inverse du taureau…
Les oiseaux ne sont pas en reste faucons « hawks » et colombes « doves » désignent les banquiers centraux en fonction de leur politique monétaire. Les faucons seront les partisans d’une politique monétaire avec des taux élevés visant à lutter contre l’inflation, les colombes seront plus conciliantes avec une politique de taux bas plus accommodante privilégiant plutôt la croissance et l’emploi.
Le monde marin avec l’image de la baleine, plus grand et plus lourd mammifère au monde, sert à illustrer le poids que représente une personne sur le marché en raison de la quantité d’actifs qu’elle détient. Le terme « baleine », whale en anglais, est aujourd’hui très utilisé dans l’univers des cryptomonnaies car les plus gros propriétaires de crypto ont la capacité d’influencer le marché et de provoquer des fluctuations significatives des prix. Le fondateur du bitcoin, le mystérieux Satoshi Nakamoto, ferait partie de ces « baleines ».
Le terme licorne revient de plus en plus souvent dans l’actualité économique et financière. Tout simplement parce qu’il y en a de plus en plus non pas dans nos champs et forêts, mais au sein de la tech. Une licorne désigne une startup non cotée en Bourse qui a moins de dix ans et valorisée plus d’un milliard de dollars. Le terme a été choisi il y a dix ans par une investisseuse américaine Aileen Lee, cette dernière voulait transmettre l’idée de rareté. Le terme « licorne » a d’autant plus facilement été popularisé dans le secteur de la tech que cette créature fait partie de l’univers « heroic fantasy », un sous-genre littéraire souvent apprécié des geeks, éminents protagonistes de la Silicon Valley. Doctolib, Manomano ou encore Blablacar font partie de ce cercle très fermé ; une vingtaine d’entreprise en France sont considérées comme des licornes.
Enfin, une disgression botanique avez-vous entendu parler des fonds evergreen ? En botanique, le mot evergreen désigne des plantes dont les feuilles vertes ne tombent pas de l’année et peut littéralement se traduire par persistant dans le monde de l’investissement, il désigne un fonds qui n’a pas de date de clôture.
Très belle et heureuse année 2024 !